Après avoir bien débuté la phase retour en glanant un court succès sur la pelouse du Rheu (9-10), les Noirs et Blancs accueillent les Nordistes d'Arras. Avant-derniers du classement avec une victoire au compteur, les coéquipiers du trois-quart centre Lazar Derquenne (notamment passé par Lille) ne vont toutefois pas se déplacer en Bretagne en victime expiatoire. À l'aller, les hommes de Moison et Courties s'étaient imposés par 38 à 10 au stade Grimaldi, décrochant le bonus offensif dans le dernier quart d'heure. Romuald François et Matthias Bardon, notamment associés aux ailes face au Rheu, ont joué le jeu de l'entretien croisé avant cette rencontre qui doit permettre aux Rennais de créer une dynamique après la première victoire de la phase retour, la semaine passée.
Quels sont vos parcours rugbystiques respectifs ?
Romuald : J'ai fait mes premiers pas sur un terrain de rugby au Stade dijonnais avant de rejoindre le RCPC (Coutances) dans la Manche, ma terre natale. J'ai ensuite eu la chance de passer cinq belles saisons sous les couleurs du Stade rochelais avant d'atterir au REC.
Matthias : J'ai commencé le rugby à Angers où j'ai joué pendant six ans, jusqu'à mes quinze ans. Ensuite je suis allé au CA Brive puis à Massy et à Lille. Je suis resté quatre ans au LMR où j'ai évolué pendant un an en Reichel, puis deux ans en Espoirs avant d'intégrer le groupe professionnel. J'ai participé à six feuilles de match en Fédérale 1 puis il y a eu le dépôt de bilan. J'ai rejoint Saint-Nazaire pour me rapprocher de ma famille (NDLR : le SNO était alors engagé en Fédérale 1 élite, l'antichambre du championnat de PRO D2). C'était une belle aventure mais au bout de six mois, le club a également déposé le bilan et je suis arrivé au REC, il y a un an.
Romuald pourrais-tu nous présenter Matthias, et Matthias, présente-nous Romuald.
Romuald : Matthias, c'est un vrai boute-en-train, un type drôle, enjoué, souriant quand il touche du ballon. C'est un gros bringueur aussi, il faut le préciser. C'est un bon mec, un peu râleur de temps en temps quand même (rires).
Matthias : Romu' c'est quelqu'un d'entier. Il est plus âgé, il m'apporte un plus. Calme, posé, il sera toujours là pour moi et inversement. On se complète aussi sur le terrain.
Et sur le terrain d'ailleurs?
Romuald : Matthias est un joueur rapide, très bon sur les duels. C'est un type sur qui tu peux compter, qui a soif de ballon, un vrai compétiteur.
Matthias : Il est un peu comme moi, il aime le ''chocolat'' (NDLR : le combat). Il a des qualités de vitesse, c'est un franchisseur.
S'il y a quelque chose que tu pouvais lui ''prendre'' ce serait quoi ?
Romuald : Son explosivité, je pense. Matthias a cette faculté à mettre du gaz sur les premiers mètres et ça fait souvent la différence, il a aussi de bons appuis.
Matthias : Son raffût du bras droit.
Un surnom ?
Romuald : Plusieurs mêmes ! Si je devais n'en choisir qu'un seul ce serait ''Bratas del platas'', le mexicain !
Matthias : Le chevalier (rires).
Vous portez quel regard sur le match du Rheu ?
Romuald : On a fait un match moyen, on a été absents en conquête et incapables de tenir le ballon derrière. Il y a encore beaucoup de travail si l'on veut être prêts pour les matchs couperets en fin de saison. S'il y a des points positifs à tirer de ce match, c'est avant tout l'état d'esprit ; défensivement, l'ensemble du groupe a répondu présent et a su aller chercher cette pénalité dans les derniers instants. On n'a rien lâché et cela a prouvé que l'on a du caractère, c'est positif.
Matthias : On s'est concentrés sur nos atouts, on a cherché à défendre. On a un peu trop subi et pas fait en sorte que le jeu s'emballe. Le groupe n'a pas forcément eu cette lucidité quand il aurait fallu repartir vers l'avant.
Romuald, tu es passeur décisif sur le seul essai du match contre le Rheu, raconte-nous cette action.
Romuald : Il me semble que l'on subit, on est en défense. Et sur un contact, Martin (Bertrand) arrive à récupérer le ballon et à remettre de l'avancée. Ensuite, tout se passe très vite, Maxi (Cocetta) choisit le bon côté et sert Jean (Forgue) qui fixe bien le premier défenseur. Il me transmet le ballon, je joue le deux contre un et Gaëtan (Béraud) arrive dans le bon tempo, accélère et conclut l'action.
Comment voyez-vous ce match face à Arras (11e sur 12) ? Comment va-t-il falloir aborder la rencontre ?
Romuald : Je pense sincèrement qu'il va falloir mettre beaucoup d'application pour s'éviter une première période compliquée contre une équipe accrocheuse. L'objectif est clair, faire sauter le verrou le plus rapidement possible et s'éviter une déconvenue en fin de partie. À nous de mettre notre jeu en place et d'imposer le tempo de la rencontre.
Matthias : C'est une équipe avec des joueurs hargneux, qui ont beaucoup de courage et qui sont plein de volonté. Ils n'ont pas réussi à réaliser la première partie de saison qu'ils souhaitaient. Ils vont jouer à l'orgueil et ça va passer par le combat et l'agressivité. Cela va être à nous de les contrer comme on sait le faire pour remporter le match. J'aimerais qu'on arrive à mettre notre ''vrai'' jeu en place, gommer cette image du Rheu.
Pierre Salviac a dit ''la balle à l'aile, la vie est belle''. En tant qu'ailiers, êtes-vous d'accord avec cette phrase ?
Romuald : Oui ! Cela nous a souri ce week-end (NDLR : avec l'essai de Gaëtan Béraud), comment dire le contraire.
Matthias : Depuis le début de saison, on a assez peu déplacé le ballon jusqu'aux ailes malgré tout mais on a des possibilités. Alors, oui.
Un dernier mot ?
Romuald : Krogit... ! Allez le REC !
Matthias : Je suis fier de notre parcours et que je le serai encore plus si on arrive à finir premiers et à jouer ce match de montée.
Jean
-Dimanche 21 janvier
-13h30 pour les Espoirs
-15h pour la première
-Match à suivre en direct sur Twitter : @rennesrugby
