Bonus offensif en terrain miné

Cela ressemblait tout bonnement à un piège pour les hommes de Moison et Courties : une première à domicile pour une équipe d'Arras new-look composée de joueurs remontés comme des coucous helvètes pour rebondir après leur défaite inaugurale. Un piège, qu'il fallait éviter. Ou déjouer frontalement par le combat. 

Les Arrageois donnaient le coup d'envoi par la botte de leur ouvreur et débarquaient dans les 22 visiteurs. Les deux formations débutaient pied au plancher. Les joueurs d'Arras, à domicile, tenaient le ballon dans les premières minutes, en tentant de passer le premier rideau et en multipliant les séquences. Les Rennais ne pliaient pas et se dégagaient par la botte de Rodolphe BERTRAND, aux manettes de la ligne d'attaque. En quête de confiance, les Nordistes jetaient leurs forces dans la bataille et allaient passer près de dix minutes dans les 22 bretons. Exemplaires en défense, ces derniers ne cédaient pas alors qu'étaient sifflées deux touches et une mêlée à cinq mètres. BOUCHERIE, GAUCHE ou encore FORGET réalisaient des plaquages déterminants. Les Arrageois, qui utilisaient principalement les avants, tentaient alors de franchir par leurs 3/4. Une grosse montée et deux plaquages, l'un de R. BERTRAND et un de MAGNAN, faisaient gagner plusieurs mètres aux Noirs et Blancs. Finalement, au quart d'heure de jeu, à la suite d'une mêlée, les locaux trouvaient une faille sur l'extérieur pour marquer en coin par LEFEBVRE (5-0). 

Après avoir défendu arc-boutés à leur ligne, les Rennais repartaient dans le camp adverse avec la même hargne et posaient la main sur le ballon. Trois minutes après avoir encaissé un essai, les Bretons égalisaient. COCETTA menait plusieurs séquences derrière son pack et servait TCHAKAM. Lancé à cinq mètres de la ligne, le pilier mettait les compteurs à égalité avant que COCETTA ne permette à ses coéquipiers de prendre les devants, ouvrant par la même occasion son compteur points sous le maillot du REC (5-7). Quelques instants plus tard, il ajoutait trois points sur pénalité. A la pause, les Rennais menaient difficilement au Stade Grimaldi (5-10). 

Deuxième acte de haute volée 

R. BERTRAND donnait le coup de pied de renvoi tandis que les Rennais avaient effectué un changement à la pause, en première-ligne. La rencontre allait basculer à la 50e minute. En effet, en trois minutes, les deux équipes recevaient, chacune, un carton rouge puis un carton jaune. De la 52e à la 62e minute, les deux formations s'affrontaient donc à 13 contre 13. 

Dès lors, les Bretons allaient créer un incendie dans la défense adverse. FORGUE, tout juste entré, interceptait avant de marquer sur 70 mètres (5-17) Quelques instants plus tard, BRIGNONEN perçait plein champ et servait BERMENT. Ruck formé, MAGNAN lancé trouvait magistralement FASQUEL intérieur. L'ailier, placé dans l'intervalle, accélérait jusqu'à l'en-but, battant un défenseur (5-24). À la 65e minute, désormais à 14 contre 14, les Rennais continuaient à enfoncer le clou. MAGNAN, très actif tant offensivement que défensivement, était trouvé sur l'aile, avant de raffûter et d'allonger les cannes le long de la ligne de touche. Les remplaçants et les titulaires célébraient confondus dans l'en-but. Mais les Bretons ne s'arrêtaient pas en si bon chemin. De retour dans les 22, les Noirs et Blancs jouaient sur l'aile, BRIGNONEN plongeait en coin et assurait le bonus offensif aux troupes visiteuses. Quatre essais en douze minutes, quatre banderilles plantées par les 3/4, qui bonifiaient le gros travail du pack depuis l'entame. Les locaux, dans un sursaut d'orgueil, réduisaient le score à la dernière minute (10-38). L'arbitre sifflait la fin de la rencontre qui signifiait la première victoire de la saison à l'extérieur pour les Bretons ! 2 matchs, 2 victoires ! 

Jean